Le maçon
Le statut des maçons salariés est régi par deux conventions collectives nationales (CCN) :
- CCN des ouvriers employés par les entreprises du bâtiment occupant jusqu’à dix salariés, du 8 octobre 1990 (IDCC 1596)
- CCN des ouvriers employés par les entreprises du bâtiment occupant plus de dix salariés, du 8 octobre 1900 (IDCC 1597)
Ces deux accords comportent de nombreuses dispositions similaires. Elles forment un socle commun à tous les maçons qui travaillent en France. Ce statut général est complété par des clauses applicables uniquement au niveau local.
La rémunération du maçon
Dans le secteur du bâtiment, de nombreux sujets se négocient au niveau régional, voire départemental. C’est le cas en ce qui concerne la rémunération (salaires minimaux conventionnels, primes et indemnités diverses). Les deux conventions comportent toutefois certaines dispositions nationales.
Prime de vacances
Toutes deux accordent aux ouvriers du bâtiment (incluant les maçons) une prime de vacances. Cette gratification est versée chaque année. Son montant ne peut être inférieur à 30% de l’indemnité de congé payé.
Prise en charge des frais de déplacement
Les ouvriers devant se rendre sur un chantier bénéficient d’une prise en charge de leurs frais de déplacement. Tous les maçons ont droit au remboursement de leurs frais de transport, de trajet et de repas. Le montant de l’indemnité est fixé au niveau local.
Pour les grands déplacements, l’entreprise doit prendre en charge non seulement les frais de transport de l’ouvrier, mais aussi de logement et de nourriture. Le maçon doit aussi pouvoir rentrer chez lui le weekend. Ses allers-retours sont indemnisés à raison d’une fréquence qui dépend de l’éloignement du chantier (entre une fois par semaine et une fois par mois).
La durée du travail d’un maçon
L’employeur est tenu, dans le secteur du bâtiment, de réunir chaque année les représentants du personnel au sujet de la durée du travail. Il recueille leur avis notamment sur les horaires de travail, les heures supplémentaires, les dates de congés, etc. Aucune des deux conventions ne considère le temps d’habillage et de déshabillage comme du temps de travail effectif.
Mais attention : si une tenue spécifique est obligatoire et qu’elle ne peut s’enfiler que sur les lieux de travail, la loi impose que le temps passé dans les vestiaires soit rémunéré, ou que le salarié bénéficie d’une contrepartie sous forme de repos.
Durée maximale de travail
Le temps de travail d’un maçon ne peut excéder les limites fixées par leur convention collective :
- Durée maximale quotidienne : 10 heures
- Durée maximale hebdomadaire : 48 heures
- Durée maximale hebdomadaire sur 12 semaines consécutives : 46 heures en moyenne
- Durée maximale hebdomadaire sur un semestre : 44 heures en moyenne
Les heures supplémentaires
La loi fixe le nombre d’heures supplémentaires maximum à 220 heures par an. Dans le bâtiment, ce contingent est limité à 145 heures pour les ouvriers dont le temps de travail est annualisé, et à 180 heures pour les autres. Les heures supplémentaires sont majorées de 25% pour les 8 premières heures effectuées au-delà de 35 heures par semaine, et de 50% pour les suivantes.
Jours de repos
Aux termes des deux conventions collectives, la semaine de travail est de cinq jours consécutifs. Un maçon peut prendre deux jours de repos hebdomadaires d’affilée (samedi/dimanche ou dimanche/lundi). L’employeur peut déroger exceptionnellement à cette règle. Les heures effectuées sont alors impérativement récupérées au cours des cinq semaines suivantes et rémunérées à 50%.
Heures perdues pour intempérie
Les heures perdues pour cause d’intempérie sont indemnisables au titre du chômage-intempérie. L’employeur peut aussi décider de les récupérer, sous douze mois. Lorsque les heures de récupération sont effectuées au-delà de la durée légale du travail, elles ouvrent droit aux majorations pour heures supplémentaires.
Conditions de travail
Un maçon est souvent amené à effectuer des tâches pénibles : monter un échafaudage, porter un masque, travailler par de fortes chaleurs par exemple. Dans ce cas, il doit pouvoir partir en pause plus souvent que d’habitude. La convention collective accorde un crédit d’heures rémunérées de 10% de ce temps de travail pénible.
Congés et absences
Tous les jours fériés légaux sont chômés et payés. La convention prévoit que les heures supplémentaires que le maçon aurait pu réaliser un jour férié lui soient également payées.
Tous les salariés ont droit à un certain nombre de jours de congés exceptionnels pour évènements familiaux. Le maçon bénéficie, outre les cas prévus par la loi, d’une autorisation d’absence d’une journée lors du décès d’un grand-parent ou d’un petit-enfant. Comme pour les jours fériés, ces absences sont rémunérées et tiennent compte des heures supplémentaires perdues.
Formation et rupture du contrat de travail
Le maçon nouvellement embauché par une entreprise peut se voir imposer une période d’essai. La durée celle-ci dépend des usages locaux. Elle ne peut toutefois être supérieure à trois semaines.
En cas de licenciement, l’employeur doit respecter un délai de préavis plus ou moins long en fonction de l’ancienneté du salarié au sein de l’entreprise :
- Jusqu’à 3 mois d’ancienneté : 2 jours
- De 3 à 6 mois d’ancienneté : 2 semaines
- De 6 mois à 2 ans d’ancienneté : 1 mois
- Plus de deux ans d’ancienneté : 2 mois
À noter que l’indemnité de licenciement des maçons de plus de 55 ans est majorée de 10%.
Dans le cas d’une démission, le maçon accomplit également un préavis :
- Jusqu’à 3 mois d’ancienneté : 2 jours
- Plus de 3 mois d’ancienneté : 2 semaines
En cas de litige
L’entreprise de maçonnerie est obligée d’appliquer la convention collective. En cas de litiges concernant l’application d’une règle conventionnelle, le maçon peut mettre son employeur en demeure de s’y conformer, ou saisir le Conseil de Prud’hommes. Dans le cadre d’un conflit collectif, le syndicat de l’entreprise peut aussi décider d’agir, et saisir le tribunal de grande instance.
Démarrez la procédure
- La procédure de saisine des Prud'hommes
- Harcèlement moral au travail
- Le licenciement
- La rupture conventionnelle du contrat de travail
- Le maçon
- Les indemnités de rupture du contrat de travail
- Salaires impayés
- Contestation d'une sanction
- Discrimination professionnelle
- Plafonnement des indemnités de licenciement abusif
- Congés payés
- Harcèlement
- Bulletins de Paie : les Mentions Obligatoires
- Le Solde de tout compte
- L’Inaptitude du Salarié
- Qui sont les salariés protégés ?
- Changement des Conditions de Travail et Modification du Contrat de Travail
- Les Organismes à connaître
- La vie privée et personnelle du salarié
- Retrogradation
- Zoom sur les procédures collectives
- Obligation de sécurité de l’employeur
- Fonction Publique : Le Tribunal Compétent
- Le certificat de travail : les mentions obligatoires
- Prise d’acte de la rupture du contrat et résiliation judiciaire
- Le travail dissimulé
- La clause de non-concurrence
- La période d'essai
- Le travail temporaire (l'intérim)
- Les chauffeurs Uber et le droit du travail
- L’assistant(e) maternel(le)
- Mon employeur ne me donne pas de travail
- Promesse d'embauche non tenue : comment réclamer une indemnité ?
- L'Audience de conciliation prud'homale
- Licenciement pour faute grave
- Calcul de l'indemnité de congés payés
- Le Conseil de prud'hommes : définition, structure et saisine
- Licenciement pour cause réelle et sérieuse
- Stage en entreprise : ce qu'il faut savoir
- Le mi-temps thérapeutique
- Loi Travail : ce que les réformes vont changer
- Congés payés non pris
- Loi Macron : la réforme du Code du travail
- Abandon de poste
- Congé parental d'éducation
- Le renouvellement de CDD
- La clause d'exclusivité
- Chômage après démission : est-ce possible ?
- Le congé pour mariage ou PACS
- Le serveur : Convention collective HCR
- L'agent de sécurité
- Le congé pour naissance
- La prime d'ancienneté
- Licenciement pour inaptitude
- Aide juridique aux assistantes maternelles
- Le télétravail
- L'avantage en nature
- Le temps de pause
- Le véhicule de fonction
- La convention collective
- Le véhicule de service : droits et obligations
- Contacter l'inspection du travail
- Le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE)
- La clause de confidentialité du contrat de travail
- Le chauffeur-livreur : convention collective des transports
- Messagerie professionnelle : utilisation et surveillance
- La clause de mobilité du contrat de travail
- La démission : ce qu'il faut savoir
- L’arrêt-maladie : règles et indemnités
- Travailler pendant les vacances : est-ce autorisé ?
- La requalification d'un CDD en CDI
- Les salariés du particulier employeur
- Assedic et indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif
- L'avocat du travail
- Heures supplémentaires non payées
- Refus de rupture conventionnelle par l’employeur
- Aide juridique aux personnels de restauration
- La procédure de licenciement pour motif personnel
- La prime de précarité du CDD
- L'aide à domicile : temps de travail et rémunération
- Contester un licenciement
- Bien se préparer pour une audience devant le Conseil de Prud'hommes
- Rupture anticipée d'un CDD
- L'accord transactionnel lors d'une rupture de contrat
- Le droit de retrait du salarié
- L'accident du travail : modalités et indemnisation
- Le licenciement disciplinaire
- Le CESU - Chèque Emploi Service Universel
- La mise à pied
- L'accident de trajet
- Trop-perçu de salaire
- Le licenciement d’un salarié protégé
- Le contrat d'apprentissage
- La liberté d'expression au travail
- Le vendeur / la vendeuse
- Humiliation au travail et discrédit d'un salarié
- Refus de congés par l'employeur
- Délit de marchandage
- Prime non versée par l'employeur
- Les heures complémentaires
- L'astreinte dans le droit du travail
- Bien se préparer à l'audience de conciliation
- Point sur les jours fériés en entreprise
- Le congé maternité : formalités, durée, indemnisation...
- Infirmier ou infirmière en clinique privée
- Le congé pathologique (prénatal et postnatal)
- Licenciement pour insuffisance professionnelle
- Le prélèvement de l'impôt à la source
- Le remboursement des frais professionnels
- Les conventions collectives du cuisinier
- Visite médicale d'embauche
- Litiges liés au métier de chauffeur routier ou de livreur
- Jours ouvrables, jours ouvrés, jours chômés : on fait le point
- Le salaire minimum
- Les représentants du personnel
- Tout savoir sur le congé sans solde
- Donner sa démission : quelles sont les règles à respecter ?
- Prudhomme : définition, étymologie, histoire.
- Mise en demeure de son employeur
- Démission : peut-on se rétracter ?
- CDD Tremplin : une aide à l'embauche des salariés handicapés
- Audience aux prud’hommes : par qui peut-on être représenté ?
- Requalification de mon contrat de travail : dans quels cas la réclamer ?
- Arrêt maladie : pendant combien de temps peut-on toucher des indemnités journalières ?
- Le rappel de salaire : définition et procédure
- Sanction disciplinaire : conditions et motifs
- Le contrat de travail : définition et formes
- Maladie professionnelle : définition juridique et droits du salarié
- Médecine du travail : quel est son rôle ?
- Contrat de sécurisation professionnelle
- Contrat de professionnalisation
- Contrat d'apprentissage : quels recours en cas de rupture abusive
- Rupture d’un contrat de professionnalisation : règles et procédure
- Indemnités journalières : Pendant combien de temps peut-on les toucher ?
- Droits du salarié : Définitions et principaux litiges
- Prime Macron
- CPF de transition
- Congés payés imposés
- Epuisement professionnel
- Indemnité de licenciement pour inaptitude
- Délai de carence entre deux CDD
- Indemnités maladie professionnelle
- Reclassement professionnel
- Délai de prévenance période d'essai
- 13eme mois
- Forfait jour
- Visite médicale de reprise
- Cumul emploi-retraite : principes et conditions
- Dispense de préavis : dans quels cadres ?
- Acompte sur salaire
- Reprise anticipée avant la fin d'un arrêt maladie
- Avance sur salaire : quelles différences avec l’acompte sur salaire ?
- Obligation vaccinale contre la COVID : quels salariés sont concernés ?
- Période d’essai d’un CDD : durée et procédure de rupture
- Suspension du contrat de travail
- Rappel à l'ordre
- Licenciement vexatoire
- Licenciement sans cause réelle et sérieuse
- Licenciement irrégulier
- Licenciement non disciplinaire
- Résiliation judiciaire
- Inégalités salariales hommes femmes
- Diffamation au travail
- mon patron me met la pression pour que je démissionne